Depuis mon premier article sur le thème en 2012, j’ai continué d’expérimenter de temps à autre la teinture végétale. Cette année, c’est une petite cueillette de noix vertes en bonne compagnie qui m’a donné envie de m’y remettre.
Mis à part un simple lavage à l’eau chaude (voire savonneuse), inutile de préparer les tissus dans le cas de la noix. Il s’agit en effet d’une teinture substantive qui peut être réalisée sans mordançage.
Matériel :
- des noix vertes
- un bon couteau
- une vieille casserole et quelques vieux ustensiles
- des coupons de différents tissus blancs ou clairs
- (facultatif : un bocal et du sulfate de fer à diluer dans de l’eau)
Test 1 : Macération de noix vertes à froid : Pour cette expérience facile et accessible, j’ai simplement coupé en morceaux les noix vertes pas encore formées (cueillies fin juin-début juillet) et les ai couvertes d’eau. Comme la noix contient quantité de tanins, il n’est pas nécessaire de chauffer. Après une bonne semaine à température ambiante (durant laquelle il m’arrivait de touiller dans la casserole quand je passais à côté), j’ai filtré les morceaux de noix vertes (devenues noix noires entre-temps). Il m’a alors suffi de plonger dans le bain de teinture ainsi obtenu des coupons de différents tissus que j’y ai laissés un ou deux jours.
Test 1 bis : Bain de noix vertes à froid + post-bain de sulfate de fer
Test 2 : Macération de noix vertes chauffée : Oui, je sais, j’ai écrit juste au dessus qu’il n’est pas nécessaire de chauffer cette macération pour obtenir des résultats… Mais j’ai tout de même eu envie de tenter pour voir la différence. Et y en a !
Test 2 bis : Bain de noix verte chauffé + post-bain de sulfate de fer
Le sulfate de fer (première et troisième colonne des coupons teints sur la photo des résultats) réagit avec les tanins de la noix et assombrit les couleurs obtenues au départ dans les deux cas.
Le fruit des expériences tinctoriales varie selon la partie de plante utilisée, la technique d’extraction choisie, le climat, le moment de la récolte, la température etc. Il ne faut donc pas s’attendre à pouvoir reproduire strictement des expériences et leurs résultats à l’identique. C’est ce qui fait son côté artistique et offre des possibilités infinies.
Salut Sarah !
Super ton article sur la teinture à base de noix. Sais-tu que l’écorce de châtaigner est aussi riche en tanin? Et qu’outre l’oxyde de fer, tu peux faire d’autres réactions tinctorielles avec l’amoniaque ou l’acide oxalique? Les droguistes-chimistes du Lion, rue de Laeken, sont assez callés sur les questions de teintes naturelles, si tu veux fouiller plus loin…
Je t’embrasse toi et Steph et vous verrai bientôt, avec les teintes de l’automne !
TeD
Merci pour ces infos, Ted. Je compte bien suivre la piste de l’oxalique en utilisant des racines de rhubarbe si j’en trouve ! On sera content de te retrouver ! Profite.