Depuis mon appart urbain déjà, je rêvais aux abeilles. Occupant à l’époque un rez-de-chaussée peu adapté à cette activité, je rongeais mon frein en lisant de nombreux articles, livres, sites dédiés à l’apiculture pour m’informer sur elles, leurs habitudes, leurs besoins, leur mode de vie. Une fois à la campagne, installée sur un lieu où l’espace ne manque pas, j’ai vite repéré l’école d’apiculture la plus proche et m’y suis inscrite pour deux cycles de cours théoriques et pratiques (s’étalant chaque fois de janvier à juin). Même si j’avais déjà lu et emmagasiné pas mal d’informations, je dois dire que ces sessions auprès du rucher-école de Rebecq-Enghien m’ont énormément appris en plus de me permettre d’entrer en contact avec la section apicole locale, ses membres, ses conférences… Je ne connaissais alors personne dans mon entourage géographique proche en mesure de me parrainer, de m’accompagner dans le lancement de mon petit rucher et les profs du rucher-école se sont avérés être des personnes ressources extraordinaires et passionnées en plus de leurs grandes qualités humaines. D’ailleurs après à peine un an et demi de conduite, je ne suis encore qu’apprentie et continue de les solliciter quand j’ai besoin de conseils.

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Débutante, l’idée n’est évidemment pas de vous faire ici de grande leçon mais juste partager avec vous quelques constats actuels, en particulier ceux qui peuvent vous servir si vous souhaitez vous lancer. Il n’existe de toute façon aucune recette magique : il y a en fait autant d’apicultures que d’apiculteurs. Chacun doit trouver ses marques, faire ses choix et développer progressivement son propre style de conduite. Il faut dire que même si on les observe depuis des milliers d’années, les abeilles gardent encore une grande part de mystère pour les humains !  Le fait de disposer d’au moins 2 ou 3 ruches dès le lancement permet cependant d’établir des comparaisons intéressantes entre les colonies et aide beaucoup. Pas la peine par contre de se lancer directement avec 20 ruches car cela représente tout de même un certaine charge de travail régulier de mars à octobre.

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Pourquoi se lancer ?

Ces dernières années, la presse en parle parfois, les abeilles sont mises sous pression : pesticides, virus, parasites, prédateurs, pollution… Un cocktail de facteurs désastreux entraînant la disparition de nombreuses colonies. Devant la frilosité du monde politique national et international à prendre des décisions fortes pour enrayer ce déclin, des citoyens décident donc d’apporter leur pierre à l’édifice de la sauvegarde des abeilles et de la biodiversité en développant leur propre rucher. Les jardiniers profitent aussi directement de leur rôle fondamental de pollinisation des cultures au potager. Et oui, si les abeilles disparaissent, la fécondation et donc la reproduction de nombreuses espèces végétales seront mises en péril. Selon une étude de l’INRA et du CNRS, pas moins de 35 % de la production mondiale de nourriture dépend directement des pollinisateurs ! Le rucher a donc toute sa place au jardin, certainement chez les amateurs de pratiques naturelles, biologiques et permacoles.

permet la fécondation et la reproduction des espèces végétalesSource : http://www.vedura.fr/environnement/biodiversite/disparition-abeilles
Droits de reproduction : http://www.vedura.fr/legal/droit-reproduction-contenu (à lire avant toute reproduction de contenu sous peine de poursuites)

Vous ne me croirez peut-être pas objective mais je vous assure que l’observation de la vie des abeilles est proprement fascinante. La colonie fonctionne comme un seul super-organisme. Ouvrières, faux-bourdons et reine sont tous interdépendants et chargés de missions variées permettant la survie du groupe. En gros, procurez-vous des ruches et vous n’aurez plus besoin d’allumer la télé : une série passionnante et pleine de rebondissements vous attendra au jardin ! 🙂

Cerise sur le gâteau, le miel, ben tiens ! J’ai réalisé cette année avec émotion ma première récolte sur la ruche que ma maman m’a offerte pour mes 30 ans : une hausse contenant 7 kilos de miel de chez nous. Une nouvelle et précieuse denrée pour notre équipe souhaitant continuer d’avancer sur la voie de l’autoproduction alimentaire !

Pour celles et ceux qui n’ont pas encore la possibilité ou l’envie de se lancer, rien ne vous empêche de donner tout de même un coup de pouce aux abeilles et autres pollinisateurs en semant des plantes mellifères et en installant des nichoirs à pollinisateurs sauvages sur votre balcon, votre terrasse ou au jardin.

En espérant vous avoir mis l’eau à la bouche, je vous laisse poursuivre votre découverte du monde happy des abeilles avec la bande-annonce d’un documentaire dont les images ne devraient pas vous laisser indifférent-e-s !

Des Abeilles et des Hommes (bande-annonce) from jour2fete on Vimeo.

Pour plus d’infos, le site du CARI regorge de ressources intéressantes sur les habitants de la ruche, leurs produits, l’apiculture… mais c’est évidemment loin d’être le seul. Baladez-vous sur la toile et vous trouverez facilement des témoignages et conseils d’apiculture, des cours théoriques à télécharger, des ouvrages de référence à consulter…